Division militaire

Fortifications
28 mars 1814

Département du Loiret

Défense d'Orléans

Rapport détaillé sur les travaux de défense qui ont été exécutés pour se maintenir à Orléans à Montargis et à Gien, en mettant ces villes à l'abri du coup de main.

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(Plan d'Orléans relatif à la défense de la ville sur lequel sont marqués en rouge les travaux de défense Pdf. 1,1 Mo)

L'importante position de la vile d'Orléans, en avant de laquelle il existe d'immenses faubourgs, chef lieu du département du Loiret, distante de la capitale de onze myriamètres et demi, est située sur le bord septentrional de la Loire, traversée par un beau pont en pierres. A ce fleuve viennent s'emboucher les deux canaux d'Orléans et de Briare, si avantageusement situés pour l'approvisionnement de Paris, le premier distant de la ville d'un myriamètre et le second de dix myriamètres et demi. Les grandes communications qui aboutissent à ce point, joint à la fécondité du sol qui l'entoure, et à son commerce d'entrepôt rendent cette cité une des plus florissantes de l'Empire, avantages qui ont fixé d'une manière particulière l'attention du gouvernement, puisque son Excellence, le sénateur Comte Chasseloup dans la mission qui lui a été confiée est venu à l'époque du 12 février 1814 juger des moyens de défense qu'on pourrait adapter aux localités pour empêcher que quelques troupes légères ne vinssent surprendre les portes d'Orléans et mettre cette ville riche et populeuse à contribution. D'après les ordres de Son Excellence en date du 13 février on s'est occupé avec activité de revêtir en madriers les grilles en fer des portes et de les percer de créneaux.

Mais le 18 du même mois époque à laquelle l'ennemi s'approcha d'Orléans, dont il fut forcé de s'éloigner par la bonne contenance et le courage des troupes qui lui furent opposées firent juger que ces faibles moyens de défense seraient insuffisants si un parti plus considérable se présentait de nouveau ; en conséquence de ce le général Chasseraux commandant le département dans la reconnaissance qu'il fit de la place, ordonna les travaux ci-dessous relatés, marqués en rouge sur le plan ci-joint : 1er qu'il serait fait à la porte Bourgogne située à l'est de la ville deux batteries marquées 1 & 2, placées dans l'intérieur du rempart, dont les feux réunis à ceux des tirailleurs qui seront placés sur des estrades défendront l'approche de la porte, les travaux ordonnés sur ce point sont terminés.

En suivant le rempart du côté de la batterie N° 2 qui est protégée par un fossé, qui se trouve en avant jusqu'à l'angle de la Poudrerie, les seuls moyens de défense qu'on puisse utiliser le long de ce rempart qui est à découvert sur un développement de 600 mètres sont de placer des tirailleurs dans les bâtiments (Eglise Ste Euverte, la Tour à Plinguet ) et de créneler les bâtiments qui le longent.

Vient ensuite le rempart de la Poudrière, qui a 300 mètres de développement, dont toutes les terres ont été enlevées à une profondeur de sa sommité, de trois mètres trente centimètres ; sur ce rempart on a construit une plate-forme N° 3, pour placer une pièce dont les feux se dirigeront dans la direction du rempart de Ste Euverte ; de chaque côté de cette pièce on a fait des estrades pour placer des tirailleurs, qui croiseront leurs feux avec ceux qui seront placés sur la Tour de la Poudrière.

A la porte St Vincent jusqu'à la porte Bannier, le rempart qui est flanqué de six tours est en terre plein, planté d'arbres sur la longueur de 1 000 mètres ; il existe en avant un fossé, sur ce rempart seront placés des tirailleurs, qui, réunis aux pièces d'artillerie qu'on y établira, tiendront l'assaillant à une distance qu'il ne pourrait franchir sans s'exposer aux feux bien nourris qui seront dirigés contre lui ; la campagne qui longe cette direction est plantée de vignes, et coupée par un grand nombre de haies.

A l'extrémité de ce rempart est située la porte Bannier qui débouche sur la route de Paris, les moyens de défense qu'on a utilisés pour couvrir cette porte consistent, dans la confection de deux fossés cotés N° 6 & 7, établis l'un à l'Est et l'autre à l'Ouest de cette place, le long desquels on placera des tirailleurs ; dans le palissadement des rues N° 8 & 9, qui viennent aboutir sur la place qui existe entre le faubourg et la porte, ces moyens réunis aux deux batteries 10 & 11, que l'on établira de chaque côté de la porte, l'une sur la dernière tour du rempart précédent et l'autre sur une portion de terre plein, dont les feux en se croisant rendront ce point un accès d'autant plus difficile qu'on placera sur le rempart et dans les premières maisons du faubourg, des tirailleurs. Ces travaux sont presque terminés à l'exception de la construction des deux batteries, dont on ne s'occupera que lorsque l'on aura couvert toutes les portes.

Le rempart qui communique de la porte Bannier à la porte St Jean, est flanqué de deux tours, les terres ont été enlevées comme à celui de la Poudrière, et jetées dans le fossé, l'étendue de ce rempart qui est de 600 mètres sera défendu par des tirailleurs.

La porte St Jean N° 12 a été bouchée, vu qu'offrant assez de résistance, elle peut être défendue avec peu de monde, le rempart qui communique de cette porte à celle Madeleine est en terre plein flanqué de deux tours, il se trouve planté d'arbres intérieurement et extérieurement. Des tirailleurs qu'on établira sur son développement, qui est de 300 mètres et dans les tours, seront avantageusement postés.

Le retranchement, exécuté à la porte Madeleine N° 13, qui communique avec la route de Briare à Angers, a à peu près la même forme que celui de la porte St Vincent, il sera établi une batterie dans la direction de la rue du faubourg, protégée par des tirailleurs qui seront placés dans le développement des retranchements, sur les remparts et dans les premières maisons du faubourg.

De la porte Madeleine jusqu'à la grille St Laurent, le rempart est en terre plein, flanqué d'une seule tour, planté d'arbres intérieurement et extérieurement il a 400 mètres de développement sur lesquels on pourra placer des tirailleurs.

A la grille St Laurent où commence le quai, on a exécuté un redan N° 14, dans lequel on établira une batterie qui sera protégée par des tirailleurs postés dans le pourtour du retranchement, et dans le jardin des plantes qui le domine.

A partir de la grille St Laurent jusqu'à la filature, les quais exécutés ou projetés se prolongent sur une étendue de 1 900 mètres, à leur extrémité existe la filature, au bas de laquelle on a construit une palissade N° 15, pour s'opposer au passage de l'ennemi qui tenterait de pénétrer de ce côté, derrière cette palissade percée de créneaux, on placera des tirailleurs ainsi que dans l'immense bâtiment de la Manufacture, ce point faible et intéressant sera défendu par la batterie édifiée sur le front Alleaume N° 16.

De la filature à la porte Bourgogne, le rempart sur un développement de 200 mètres sera protégé par des tirailleurs.

Reste à défendre le pont sur la rive méridionale, aux abords duquel viennent aboutir plusieurs issues, tels que la route de Toulouse, les quais Est et Ouest, etc. Sa position offre peu de moyens ce qui forcera de construire en avant un tambour en fortes palissades avec barrière militaire N° 17. Sur les parapets de la seconde arche du pont, on établira deux batteries N° 18, dont la direction des feux incommoderont fortement ceux qui se posteraient sur les quais. Ce point par les inconvénients qu'il présente, me paraît devoir être protégé par des batteries placées à la jonction de la route de Sully et de la Levée.

D'après cet exposé le général de brigade Chasseraux, commandant la subdivision militaire de Loiret, pense qu'en se fixant sur le développement des remparts, celui des quais, du pont et des travaux de défense qu'on va exécuter en avant des faubourgs, il est facile de se convaincre qu'il faut au moins 4 000 hommes d'infanterie et 500 de cavalerie, pour utiliser les moyens de défense qui réunis à l'artillerie et à l'avantage des localités qui se trouvent en grande partie plantées de vignes, semées d'habitations, et coupées par un grand nombres de haies, contraindront assez longtemps l'ennemi à se tenir à une distance suffisante de la place pour obtenir promptement du secours, si le corps qu'ils auraient à nous opposer était trop considérable.


Défense de Montargis

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(Plan de Montargis en 1814     Pdf 1.0 Mo)

La ville de Montargis est située au fond de la vallée de Loing, à l'endroit où elle reçoit la petite rivière de Puiseaux. L'ancien château était bâti au sommet du coteau de gauche de cette vallée, et à sa rencontre avec celui de la vallée de Puiseaux.

Le canal de Briare, qui prend à Montargis le nom de canal de Loing, suit cette rivière dans toute son étendue. Il reçoit à la sortie de la ville, les rivières de Puiseaux et de Vernisson, qui coulaient d'abord dans deux vallées séparées, mais qui se réunissent dans un seule à une demi lieue au midi et au dessus de la ville et se jettent ensuite dans le canal. La rivière de Loing est divisée en une multitude de bras qui n'ont presque pas de lit déterminé dans la prairie.

La rivière de l'Ouanne coule dans une vallée, qui se dirige de l'Est à l'Ouest, et qui rencontre celle de Loing à Conflans à deux lieues de la ville.

Pour achever de donner une idée de la topographie du pays, je dirai un mot du canal d'Orléans, qui forme avec celui de Briare et la Loire un triangle à peu près équilatéral, et vient se joindre au canal de Loing à une lieue au dessous de Montargis. Cette ville quoiqu'à la rencontre de plusieurs vallées, a des abords aussi faciles, que si elle était en plaine ; mais presque tous sont dominés par le coteau où sont les ruines du château, et ils peuvent être battus de ce point avec avantage.

"Sa Majesté a ordonné qu'il serait construit un tambour en charpente au pont de Montargis, et que les différentes entrées seraient fermées de manière à mettre la ville à l'abri d'un coup de main, en préparant les moyens de faire sauter le pont, s'il en était nécessaire."

Les canaux de Briare et de Loing, la rivière de Puiseaux et quelques irrigations entourent la ville en entier, de sorte qu'il suffisait de défendre et fermer les ponts en quelques petits passages, pour se mettre à l'abri de surprise de l'ennemi.
D'après ces ordres on a construit de fortes palissades formées de deux rangs de pieux à toutes les entrées de la ville, toutes ces palissades ont 8, 9 et 10 pouces de diamètre et sont à l'abri de la mitraille, on a fait en avant une (*) tranchée de quatre pieds de profondeur dont les terres ont servi à faire une banquette à l'intérieur ; tous ces travaux étaient à peu près terminés lorsque l'ennemi s'empara de Montargis, car il faut le dire cette ville est susceptible d'être mise à l'abri d'un coup de main, mais il faudrait beaucoup de temps et des sommes considérables pour en faire une ville forte capable de soutenir un siège.

Depuis la rentrée du Major Legros, à Montargis, on a terminé ce qui restait à faire aux travaux précédents, mais la garnison devant se retirer dans les ruines du château, sui elle en avait la possibilité, après avoir été forcé dans la vile, on a cherché à mettre le château en état de défense.

Pour cela il a fallu faire du côté du canal d'Orléans vers l'Ouest, deux redoutes dont le développement ensemble est d'environ 400 toises. L'emplacement de ces redoutes a été choisi de manière à ce qu'elles puissent battre à la fois, la plaine qui sépare le château du canal d'Orléans, l'ancienne route de Paris, sur la gauche du canal de Loing, la vallée de Loing, la route actuelle de Paris et le pont du Paty. Ces redoutes sont disposées pour recevoir de l'artillerie.

Le château lorsqu'on aura achevé tous les travaux entrepris, sera à l'abri d'un coup de main ; s'il est défendu il peut résister quelques jours. S'il n'est pas attaqué et tourné par des forces trop considérables. Mais une fois qu'on y sera enfermé la ville étant prise il n'y a plus de retraite, et il faut être prisonnier, si l'on ne vient très promptement au secours de la garnison.

La manœuvre des eaux supérieures des rivières d'Ouanne et de Loing et celle des canaux, semble présenter un moyen de résistance qui combiné avec la défense des gués doit être efficace. Depuis que le théâtre de la guerre s'est rapproché de Montargis, l'on a examiné avec soin quel parti l'on pouvait en tirer, il résulte des recherches faites, qu'il est possible de faire descendre à Montargis les eaux supérieures des rivières de l'Ouanne et de Loing, et d'inonder toute la (*) prairie ; l'on peut même joindre à ces eaux celle des réservoirs du canal de Briare, mais l'inondation qu'elles doivent produire ne peut durer que 4 jours, et quoiqu'on ait prévenu sur la ligne qu'on se tint prêt pour cette opération, dans le cas où elle serait ordonnée, il faut encore environ trente heures pour que les eaux puissent arriver à Montargis et 15 autres pour qu'elles aillent en Seine. Après les 4 jours d'inondation, il n'y aura plus d'eau dans tous les étangs supérieurs aux rivières, ni dans ceux qui alimentent le canal de Briare, dont la navigation se trouvera interrompue pour toute l'année, et par conséquent 1 800 bateaux environ qui passent sur ce canal et qui sont nécessaires à l'approvisionnement de Paris ne pourront plus y arriver.

Il paraîtrait plus facile d'augmenter des gués et des bras de rivières qui remplissent les vallées ; mais ce moyen pour être de quelque utilité dans la saison où nous entrons, demande beaucoup d'eau parce qu'il n'y en a presque pas dans les rivières. L'on a calculé d'après l'eau qu'on dépenserait, que 15 ou 18 jours d'inondation épuiseraient tous les réservoirs. Enfin la défense des gués a paru un moyen efficace pour sauver le Gâtinais et tout le pays qui est sur la gauche des rivières, de l'invasion de l'ennemi. Ce moyen serait bon sans doute, mais il faudrait que quelques travaux fussent suffisants pour la défense de ces gués ; et si chaque bras de rivière était pour ainsi dire un seul gué sur toute sa longueur nécessairement les rivières ne seraient d'aucun secours, et le canal serait le seul obstacle que l'on pût opposer à l'ennemi. L'on a défendu par des épaulements et des abattis, les gués connus sur les rivières, mais ces abattis ne pourront jamais en empêcher le passage, parce que sur presque toute leur longueur elles sont guéables, il faudrait donc pour garder les gués, que l'on plaça sur la rive gauche, un cordon de troupes que l'on pourrait rassembler sur tous les points menacés pour les défendre, mais quelques abattis que l'on (*) fasse, l'ennemi les évitera et avec un quart d'heure de travail il pourra passer dans le lieu qui lui conviendra.

Il reste à examiner le canal et la résistance qu'il peut présenter aux efforts de l'ennemi, les canaux de Briare et de Loing ont partout 3, 4 et 5 pieds de profondeur, et leur fond est vaseux, de sorte qu'ils présentent extrêmement peu de gués, et sous ce point de vus ils peuvent être gardés facilement, mais il existe sur les canaux un grand nombre de ponts et d'écluses, qui peuvent servir de passage à l'ennemi et qu'il faudrait garder ; sur le canal de Briare il y a 47 écluses et à peu près autant de ponts sur 63 000 mètres de longueur, et sur celui de Loing qui est à peu près de même longueur il y a 26 écluses et 27 ponts; si l'on détruisait les ponts il ne resterait plus que les écluses, mais quelle dépense entraînerait la destruction de ces 74 ponts, et combien de monde il faut employer pour garder ces 74 points sur lesquels l'ennemi peut passer en employant les portes des écluses pour faire un pont sur les bajoyers ? Outre ces passages et l'enlèvement des portes mettrait le bied supérieur à sec et donnerait à l'ennemi des passages faciles, c'est ce qu'il a fait à l'écluse de Nangis dont il a brûlé les portes, l'on a été obligé pour remplir le bied de construire un batardeau à la tête d'amont de l'écluse.

Je pense que l'on peut gêner la marche de l'ennemi, en gâtant les gués connus des rivières, et en établissant des postes militaires sur les points les plus importants, mais je pense aussi qu'il faut au moins huit cent hommes d'infanterie pour se maintenir dans Montargis, et une force importante pour que l'on puisse s'opposer au passage des rivières et des canaux, si l'ennemi a vraiment le projet de les passer.

Garnison de Montargis

Défense de Gien

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(Voir plan, pdf 800 ko)

La ville de Gien est située sur la rive droite de la Loire, et occupe le flan d'une montagne au pied de laquelle coule cette rivière. Les hauteurs qui la dominent offrent quelques positions avantageuses, où l'on pourrait établir des batteries pour défendre le passage du pont et balayer la rive gauche en cas d'attaque de ce côté. Si l'ennemi se présentait les routes d'Orléans ou de Montargis, les défenseurs trouveraient à l'extérieur des sites commodes où ils pourraient se loger, mais dans tous les cas il faudrait que la ville eut une garnison, bien plus nombreuse que celle dont on peut disposer en ce moment. En se portant sur cette place, l'ennemi ne le ferait que dans l'intention de se rendre maître du pont en pierre, pour avoir une communication de la rive droite avec la rive gauche, afin de marcher sur Orléans. L'esplanade du château, ayant une vue sur les deux tiers du pont, c'est vers ce point qu'il dirigerait tous ses efforts ; et il le ferait avec d'autant plus d'avantage, qu'il pourrait établir quelques pièces dont le feu soutiendrait efficacement son attaque. Forcé d'abandonner ce point, l'assiégé n'aurait d'autre salut que dans une retraite précipitée, pour tâcher d'effectuer le passage du pont, avant que l'ennemi eut eu le temps d'y diriger les feux de son artillerie.

D'après ces considérations, on a dû se restreindre à défendre le plus petit espace qu'il serait possible d'embrasser, et tous les travaux n'ont d'autres buts que de protéger les dispositions qu'on aurait à faire pour rompre le pont, conformément à l'ordre que j'en ai reçu de Son Excellence Monseigneur le Ministre de la Guerre par sa lettre du 16 février dernier, et d'en empêcher le rétablissement en se maintenant sur la rive gauche aussi longtemps que les forces de la garnison le permettraient.

Ainsi il a été résolu :
- 1er Que la partie de l'esplanade du château qui a vue sur le pont va être hérissée d'obstacles, qui empêcheront d'y établir des pièces de canons ;
- 2° On a coupé la communication de cette esplanade avec la partie basse de la ville par une palissade marquée A sur le plan ci-joint, ayant la forme indiquée, établie sur l'emplacement de l'ancienne église St Laurent.
- 3° On a fermé la route d'Orléans par une palissade B avec barrière militaire, vis-à-vis un bâtiment dit l'ancienne chapelle, et on a intercepté la rue qui longe la rivière par une autre palissade D, on a supprimé la communication qui existe entre ces deux rues, par un fossé de dix mètres de largeur et deux mètres de profondeur.
- 4° On a coupé la route de Briare par une (*) palissade G avec une barrière militaire.
- 5° On a fermé les deux extrémités du pont par des palanques F et E, avec barrière militaire ; et en ne laissant aucune communication libre sur le bord de la rivière aux abords de ce pont.
- 6° La route de Gien à Montargis, et le chemin voisin, seront palissadés au point H avec barrière militaire, et les deux autres communications aboutissant au même point entièrement fermées par des palanques.
- 7° On coupera l'arche du pont la plus élevée, elle est préparée au moyen d'une tranchée qu'on a faite sur la clef. Cette saignée sera remplie avec trois cents kilogrammes de poudre : on a choisi cette arche de préférence pour que de l'entrée du pont on puisse s'opposer à son rétablissement. J'ai donné l'ordre au major qui commande à Gien, de ne détruire le pont qu'après s'être défendu jusqu'à la dernière extrémité, et avoir reconnu l'impossibilité absolue de pouvoir se maintenir dans la ville.

Résumé

La garnison d'Orléans en troupes de ligne est de 1 890 hommes dont 1060 sont armés.
La cohorte urbaine de cette ville est de 509 hommes armés, habillés et équipés.
Total : 2 399

La garnison de Montargis est de 221. Tous armés
La cohorte urbaine de cette ville est de 607 hommes dont 38 seulement sont armés.
Total : 828

La garnison de Gien est de 247. Tous armés
La cohorte urbaine de cette ville est de 188 dont 60 seulement sont armés de fusils de chasse.
Total 435

Les travaux de défense exécutés pour couvrir les portes et rendre moins accessibles les remparts d'Orléans, ne seraient d'aucune utilité si la garnison n'est pas assez nombreuse pour défendre les abords des faubourgs, et profiter des avantages que présentent les localités pour arrêter l'ennemi. Beaucoup de maisons des faubourgs Bourgogne, St Vincent et Bannier, dominent les parties les parties du rempart qui se trouvent dans leur voisinage, si l'ennemi y loge ses tirailleurs il est impossible aux nôtres de se maintenir sur le rempart, et d'empêcher l'assaillant d'établir des batteries assez près de la ville, et de mettre le feu ce qui paralyserait les efforts de la garnison, et porterait le peuple à des mouvements, dont les suites seraient la reddition de la place. Je supplie son excellence Monseigneur le Ministre de la Guerre, de porter la garnison d'Orléans à quatre mille hommes d'infanterie, et cinq cents de cavalerie, ces forces combinées avec l'artillerie et employées à propos, dans un terrain étudié, tiendront l'ennemi à une assez grande distance de la place, pour ne rien craindre de l'effet de son artillerie.


Orléans le 25 mars 1814

Le général de Brigade commandant la subdivision du Loiret

                                                                                                               Signé : Chasseraux

 

Source : Service Historique de la Défense

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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